Les conférences « Les Vendredis de l’Histoire » Archives départementales des Ardennes Toutes les conférences ont lieu à 18 heures. Entrée dans la limite des places disponibles. |
Entrée gratuite |
CYCLE 2024-2025: Le programme complet des conférences et sorties de la Société d'histoire des Ardennes est disponible et peut être téléchargé en cliquant sur l'icône:
- Vendredi 13 septembre 2024 - Manuel Tejedo Cruz – Administrateur de la Société d’histoire des Ardennes
La libération des Ardennes
Le débarquement du 6 juin 1944 allait raviver la flamme de l’espoir chez les Ardennais. Quelques jours plus tard, les massacres des maquis des Manises et du Banel allaient toutefois tempérer l’enthousiasme naissant d’une liberté espérée. Fin août et début septembre les premières communes ardennaises sont libérées, parfois par des groupes de résistants eux-mêmes, mais surtout par la 1ère et la 3ème Armée américaine. L’ennemi recule en détruisant les ponts, des massacres de civils seront perpétrés, l’horreur de la guerre est toujours présente. Le 8 septembre le département est libéré, mais les règlements de comptes, à tort ou à raison vont entacher ces premiers jours de liberté.
- Vendredi 18 octobre 2024 – Philippe Lecler – Diplômé en Histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de l’Occupation de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
La répression de la Résistance dans les Ardennes (1940-1944)
Les premiers signes de résistance à la présence allemande apparaissent très tôt dans le temps de l’Occupation. L’étude des noms gravés dans la pierre du mémorial de la Résistance de Berthaucourt permet de mesurer les formes, l’ampleur et l’évolution de cette résistance ainsi que les moyens mis en œuvre par les différents services de police, allemands et français, pour combattre dissidence et opposition dans les Ardennes : internements, déportations, fusillades… Nous ne pourrons faire l’économie, en guise de conclusion, d’une réflexion sur la mémoire de la Résistance dans notre département et sur la place qu’y occupe le Mémorial de Berthaucourt.
- Vendredi 15 novembre 2024 – L’organisation Todt dans les Ardennes – Philippe Moyen – Agrégé d’histoire, doctorant à l’Université de Caen-Normandie
L'Organisation Todt dans les Ardennes
L’Organisation Todt est une firme de génie civil et militaire fondée en 1938 par l’ingénieur Fritz Todt. L’étude de l’implantation de l’Organisation Todt dans les Ardennes montre que cette entreprise fut un élément important de la mise en coupe réglée de l’économie du département par les Allemands. L’Organisation Todt opère de nombreuses réquisitions de maisons et d’entreprises. Les demandes de main-d’œuvre n’alimentent pas que les chantiers extérieurs aux Ardennes, à Soissons ou sur les littoraux de la façade ouest de la France. Dans les Ardennes, l’OT reconstruit les villages et les infrastructures après les durs combats de 1940, exploite aussi les ressources forestières.
- Vendredi 13 décembre 2024 – Anne François et Philippe Moyen – Agrégée, docteure en histoire contemporaine et Agrégé, doctorant en histoire contemporaine
Une sortie de guerre en trompe l’œil : la liquidation de la WOL et le rapatriement des ouvriers polonais
Après la Libération des Ardennes en septembre 1944, l’heure est à la reconstruction. La liquidation de la WOL entreprise dès l’automne 1944 entend solder le plus rapidement possible cet héritage encombrant de l’Occupation. Pour autant, les sociétés villageoises bouleversées par 4 années d’occupation peuvent-elles opérer sans heurt leur « sortie de guerre » ? Les nouvelles arrivées de populations durant la guerre, la mobilité sociale trop rapide de certains ont bouleversé ces mondes immobiles. La Libération contient moins de convalescence que de fractures pour les campagnes ardennaises. Les ouvriers polonais de la WOL sont devenus indésirables et la question de leur retour au pays est d'actualité.
- Vendredi 17 janvier 2025 – Gregory Kaczmarek – Diplômé en histoire contemporaine de l’Université Reims-Champagne-Ardenne et membre du CA d'Ardenne Wallonne
Alcool et alcoolisme dans une ville ouvrière : l’exemple de Revin (XIXe-XXe siècle)
Parallèlement au développement industriel, les villes ouvrières connaissent une multiplication des débits de boissons de toutes sortes sur leur territoire. Revin, ville industrielle de la Vallée de la Meuse, ne déroge pas à ce constat, passant de seize cabarets en 1836 à plus d’une centaine à l’aube du XXème siècle. Cette expansion rapide met alors en lumière tant autant l’aspect convivial de la consommation de boissons alcoolisées que les débordements qu’elle entraîne. Ces dérives sont d’ailleurs largement exploitées dans les campagnes anti-alcool dès la fin du XIXème siècle où l’on compare sans détour l’archétype du joyeux luron à celui de l’ivrogne. Ces images ambivalentes et évolutives de l’alcool méritent que l’on s’y attarde, que ce soit au travers de la presse, des archives judiciaires ou par le biais d’études médicales basées sur la population revinoise.
- Vendredi 14 février 2025 – Michel Tamine – Professeur honoraire de linguistique à l’URCA
La toponymie au carrefour des disciplines
La toponymie consiste dans l’étude des noms de lieux ; elle forme une composante essentielle des sciences onomastiques, dont l’objet consiste dans l’étude des noms propres, et qui constituent elles-mêmes une branche de la linguistique. Discipline scientifique qui a conquis son autonomie depuis la fin du XIX e siècle, la toponymie possède ses propres méthodes et démarches, mais elle entretient des relations étroites avec d’autres disciplines, comme l’histoire de la langue française, la dialectologie, la géologie, l’histoire, l’ethnologie, la climatologie. La conférence illustrera quelques-unes de ces collaborations, à partir d’exemples précis.
- Vendredi 21 mars 2025 – Claude Grimmer-Fontange – Chercheuse en histoire moderne (Sorbonne Université)
Château-Regnault : une souveraineté au féminin (XVIe-XVIIe siècles)
Les terres de Château-Regnault, Monthermé et Braux sont très convoitées aux frontières de la France et des Pays-Bas. Terres des ducs de Nevers, elles sont âprement disputées par les sœurs Clèves au moment de la mort de leur frère en 1564. Ces conflits pour sa possession reflètent les tensions politiques de la France de cette époque. Souveraineté dirigée par des femmes pendant 65 ans, elle est un exemple de la liberté d'action des princesses dans la gestion de leurs terres. On s'interrogera aussi sur les liens affectifs qui lient cette principauté à ces héritières et aux conséquences politiques de sa vente.
- Vendredi 4 avril 2025 – Francois-Joseph Ruggiu – Professeur d’histoire moderne à Sorbonne Université
Vivre seul à Charleville aux XVIIIe et XIXe siècles
Stimulée par les transformations de la société contemporaine, l’étude de la solitude à l’époque moderne a connu en France un pic d’intérêt dans les années 2000. La recherche sur la solitude dans les villes et surtout les campagnes de la France d’Ancien Régime est cependant restée marginale et très connectée à celles menées sur le veuvage féminin sur l’expérience du célibat ou encore sur la pauvreté. Renouant avec le fil des grandes études sociodémographiques des années 1960 et 1970, l’enquête sur la population de Charleville aux 18e et 19e siècles suit un échantillon d’individus dont le nom de famille commence par la lettre B. Il permet donc d’analyser les parcours de vie des personnes vivant seules dans la ville à un moment de l’observation ou durant toute la période d’observation. Il s’agit alors de comprendre comme la situation de solitude s’inscrivait dans une trajectoire globale aussi bien résidentielle, que professionnelle ou matrimoniale.
- Vendredi 23 mai 2025 – Yves Kinossian – Directeur des Archives départementales des Alpes-Maritimes
De la Meuse à la Méditerranée. Les poilus ardennais hospitalisés dans les Alpes-Maritimes (1914-1918)
Entre 1914 et 1922, 140 hôpitaux temporaires ont été organisés dans les Alpes-Maritimes, majoritairement dans des palaces réaménagés dont notamment le Carlton à Cannes ou le Négresco à Nice. Au moins 178 000 soldats blessés ou malades y ont été hospitalisés (dont pour les seuls hôpitaux de Cannes 130 Ardennais). Leurs parcours peuvent être connus grâce aux registres du Service des Archives médicales et hospitalières des Armées (S.A.M.H.A.) qui vont être prochainement mis en ligne et adossés à un SIG permettent d’identifier ces parcours hospitaliers. Ils constituent des sources à connaître pour toute personne souhaitant se lancer dans une recherche sur ces soldats.
- Vendredi 13 juin 2025 – Jean-Marc Moriceau – Professeur émérite de l’Université de Caen
Retrouver la mémoire paysanne du Moyen Âge à 1914.
À lecture de milliers de documents d’archives conservées partout en France, la mémoire paysanne peut resurgir et évoquer l’histoire multiséculaire de la paysannerie à travers la place du village, les champs, les bois, les cultures et les bêtes. C’est aussi toute la variété des relations sociales et de la vie locale dans les campagnes, entre pouvoirs locaux et pouvoirs centraux, qui s’offre sous l’angle de l’histoire des sociétés rurales qui ont maintenu leur identité tout en s’engageant lentement dans la modernité.
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- Vendredi 15 septembre 2023 - Bruno Squevin - Architecte et archéologue au Centre ardennais de recherche archéologique (CARA)
Vauban dans les Ardennes
Vauban (1633-1707), nous croyons connaître l’ingénieur, l’urbaniste et l’architecte, mais que savons-nous de l’humaniste, du sociologue et de l’économiste ? Au XVIIe siècle, c’est incontestablement lui qui explore et analyse le mieux la France. Ses très nombreux voyages l’amènent inévitablement dans les Ardennes où, après une étude des places fortes existantes, il intervient successivement à Rocroi, Mézières, Sedan, Bouillon, Givet-Charlemont et termine son œuvre dans cette ville au Mont d’Haurs. Cette conférence, à travers un voyage dans ces places fortes, vous dévoilera leur originalité et le génie de cet homme finalement si méconnu.
• Vendredi 6 octobre 2023 – Aurélien Behr – Professeur d’histoire-géographie, vice-président de la SHAS
« Ôtez les fleurs de lys des dits temples » : réduire les protestants sedanais à l’heure française et du Désert (1642-1713)
Lorsqu’en 1642 Sedan retourne dans le giron français, la principauté compte une grande majorité de protestants parmi les sujets du roi qui y vivent. Le gouverneur Fabert est chargé d’accompagner le retour progressif des réformés vers l’Église catholique. La Révocation de l’édit de Nantes survenue en 1685 après une accumulation extraordinaire de vexations en tous genres, pousse les protestants qui vivent en France vers la clandestinité. À Sedan plus particulièrement, les réformés encore nombreux et bénéficiant de la proximité de la frontière, sont victimes d’actes de brutalité divers, contraints d’abjurer ou de fuir au péril de leur vie.
- Vendredi 17 novembre 2023 - Léo Davy - Directeur des archives départementales des Ardennes, conservateur des antiquités et objets d’art
Cent ans de protection des objets mobiliers : histoire de la conservation des antiquités et objets d’art dans les Ardennes (1924-2024)
Parmi les trésors du patrimoine historique et artistique des Ardennes figurent les centaines de sculptures, tableaux, pièces d’orfèvrerie, boiseries, cloches et dalles funéraires, entre autres, qui peuplent depuis plusieurs siècles les villages et les villes du département. La protection de ces œuvres à travers le temps et ses épreuves est dévolue aux propriétaires, qu’ils soient publics ou privés, mais également à un agent mandaté par l’État, le conservateur des antiquités et objets d’art (CAOA). La célébration du centenaire de la nomination du premier d’entre eux dans les Ardennes est l’occasion de revenir sur cette histoire de la protection du patrimoine mobilier du département.
- Vendredi 15 décembre 2023 - Nicolas Offenstadt - Maître de conférences à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
L'exploration urbaine (urbex), un loisir dangereux ou une œuvre de connaissance ? Autour des lieux oubliés des Ardennes
Depuis une vingtaine d'années, avec la désindustrialisation et les changements socio-économiques dans toute l'Europe, de multiples lieux sont abandonnés ou délaissés : usines, ateliers, casernes, immeubles... Il y a longtemps que les enfants des environs et les curieux s'y promènent ou s'y amusent. Mais avec le développement d'Internet, des réseaux sociaux, la visite de ces lieux prend une grande ampleur. Pourquoi et comment ? À travers l'exemple de sites abandonnés ou délaissés des Ardennes on réfléchira ici à ce que l'historien peut aussi faire de ces lieux
- Vendredi 19 janvier 2024 - Marie Rigaudeau - Doctorante en histoire moderne à Sorbonne Université et présidente de l’association Connexions carolopolitaines
Le procureur Payot et la gestion des Filles-Madame dans le duché de Mazarin au XVIIIe siècle
En 1573, les ducs de Nevers créent les Filles-Madame, une fondation matrimoniale pour doter soixante filles pauvres sur leurs terres, dont les Ardennes font partie. Au XVIIIe siècle, le procureur Payot, procureur général du duché de Mazarin fait preuve de sa dévotion dans la gestion de cette fondation essentielle pour les pauvres filles de la région. À l’arrivée de la Révolution, sa tâche n’en devient que plus difficile et le pousse à imaginer une réforme qui permettrait de perpétuer l’initiative charitable.
- Jeudi 15 février 2024 - Raymond Stévenin - Ancien professeur à l’IUFM de Reims de 1989 à 2009
D’une donation expiatoire du comte de Rethel à une thébaïde janséniste, sept siècles de vie religieuse à Novy
Quelques kilomètres avant Rethel, cette grande église surmontée d’un petit campanile que l’on aperçoit de l’autoroute, n’est que le dernier maillon d’un magnifique ensemble monastique. Tout avait commencé, en 1097, lorsque Hugues de Rethel avait fait don des villages de Novy et de Barby aux moines bordelais de Sauve-Majeur qui vinrent y édifier un prieuré. Réformé sous l’égide des moines de Saint-Vanne, vers 1650, il fut ruiné par les combats de la Fronde qui ensanglantèrent le Rethélois puis reconstruit par des religieux jansénistes qui en firent un lieu de réflexion, de prière et d’écriture par où passèrent quelques-uns des plus brillants esprits de la Congrégation.
- Vendredi 15 mars 2024 - Franck Delaunoy - Commissaire aux comptes, chercheur pluridisciplinaire autour de Rimbaud, avec le soutien de Claude Grimmer Fontange, historienne
Arthur Rimbaud : l’esprit de révolte en héritage. Secret de famille et autres éléments biographiques inédits
À partir d’André Dhôtel, entre révolte moderne et œuvre logique, à quel degré le sens littéral des écrits de Rimbaud renseigne-t-il sur l'intimité de son auteur ? La mise en relation de fonds d’archives très divers en Ardennes, au château de Vincennes, à la Bibliothèque Richelieu notamment, confirme le caractère furieusement autobiographique de l’œuvre annoncé par Paul Verlaine : les racines familiales d’une révolte, une influence froide, la franc-maçonnerie. Suivons les pas de Félix Cuif, oncle maternel d’Arthur Rimbaud, né à Roche l’an mil huit cent vingt-quatre le vingt-six du mois de février, forçat.
- Vendredi 12 avril 2024 - Florent Simonet - Secrétaire général de la Société d’histoire des Ardennes
Les débuts de l’archéologie dans les Ardennes, du XVIe siècle au milieu du XXe siècle
Une lecture attentive des chroniques de l’époque moderne met en évidence la précocité de l’intérêt des érudits ardennais pour l’archéologie. Au XIXe siècle, l’entrée en scène d’Auguste Duvivier, premier conservateur des antiquités des Ardennes, marque un tournant : pour la première fois, on tente de coordonner la recherche archéologique dans le département. Après lui, le développement de l’archéologie est à la fois rapide et considérable : découverte de la préhistoire, fouilles menées pour le compte de la Commission de la topographie des Gaules, constitution du réseau local des musées, des revues historiques et des sociétés savantes.
- Vendredi 17 mai 2024 - Manuel Tejedo Cruz - Administrateur de la Société d’histoire des Ardennes
Tragédie au maquis du Banel
Bien avant l’aube du 18 juin 1944, des colonnes motorisées traversent les ruines de la ville de Carignan détruite en 1940 et semblent prendre la direction de Florenville en proche Belgique. Rapidement le territoire du maquis franco-belge dans le bois du Banel, commandé par Adelin Husson, est encerclé par des troupes allemandes. Malgré la connaissance du terrain, les maquisards succombèrent sous le nombre ; on comptera huit tués dont certains furent torturés auparavant, d’autres emprisonnés, déportés. Comment, pourquoi, les raisons de ce massacre seront évoquées ici.
- Vendredi 14 juin 2024 - Marie-Christine Sarcelet-Vareine - Avocat honoraire du barreau de Paris
De Louvergny à Berchtesgaden : Jean-Paul Sarcelet, un parcours dans les Forces françaises libres
Mai 1940, Jean-Paul Sarcelet, âgé de 19 ans, quitte Louvergny, son village natal, pour Niort. Répondant à l’appel du Père Toulat, du 15 juin, il embarque à Saint-Jean-de-Luz pour l’Angleterre, où il s’engage devant un représentant du général De Gaulle à servir les Forces françaises libres pour la durée de la guerre. S’ensuit un long périple, au sein de la compagnie qui deviendra la 1re compagnie du 501e régiment de chars, rattaché à la 2e DB, division créée en août 1943, sous l’impulsion du général Leclerc : Cameroun, Gabon, Congo, Palestine, Syrie, Liban, Libye, Égypte, Tripolitaine, Cyrénaïque, Tunisie, Maroc, et ce jusqu’au débarquement, en Normandie, le 3 août 1944, suivi de la libération de Paris, de celle de Strasbourg et de la campagne d’Allemagne qui s’achève à Berchtesgaden le 7 mai 1945.
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• Vendredi 23 septembre 2022 - Bernard Lambot - Archéologue, chercheur spécialisé sur les Gaulois
Conducteurs de char et cavaliers gaulois
En Champagne, de 475 à 380 avant J.-C., la société gauloise s’organise autour de personnages se faisant enterrer couchés sur leur char à deux roues, au centre d’un vaste tumulus circonscrit par un fossé circulaire de 15 à 25 m de diamètre. Certains guerriers conduisent des chars superbement décorés tirés par des chevaux dont les harnachements de bronze rehaussés de corail rouge sont somptueux. Ces chefs ont acquis des cruches en bronze importées d’Italie, portent un casque de bronze et assurent leur statut par le port de bagues ou de bracelets en or. Ils étaient aussi des cavaliers dont le cheval de monte était superbement harnaché.
• Vendredi 14 octobre 2022 - Bruno Squevin -Architecte et archéologue au Centre ardennais de recherche archéologique (CARA)
Les églises fortifiées des Ardennes
Nous rencontrons des églises fortifiées dans toutes les régions de France, surtout aux frontières nord. C’est pourtant dans les Ardennes qu’elles sont les plus variées et les plus nombreuses. Ces petits trésors ruraux, bien répartis dans tout le département, cachent souvent aux visiteurs non avertis leur aspect défensif encore visible. Tours, tourelles, échauguettes, assommoirs, bretèches, salles refuges, meurtrières et autres bouches à feu, elles rassemblent sous leur dehors fruste tous les éléments de défense connus à la Renaissance. L’auteur vous propose à travers un voyage dans les Ardennes de découvrir leur histoire, leurs particularités architecturales et leurs originalités défensives.
• Vendredi 18 novembre 2022 - Philippe Didier - Médiateur scientifique au sein de l’association Oméga Ardennes Astronomie
L’abbé La Caille, astronome : des Ardennes au cap de Bonne Espérance
Natif de Rumigny, Nicolas-Louis de La Caille montre très tôt d’excellentes dispositions pour l’étude des mathématiques. À 26 ans, il entre à l’Académie des Sciences. Ses travaux, au sein de l’Observatoire de Paris, le conduisent le long de la Grande Méridienne de France, puis dans l’hémisphère sud où il établit une carte céleste créant 14 constellations, toujours utilisées aujourd'hui. Il calcule avec une précision remarquable la distance Terre-Lune... Sa rigueur, son courage, son désintéressement, sa ténacité sont reconnus par les scientifiques de l’Europe du XVIIIe siècle et par de nombreux scientifiques du monde encore de nos jours.
• Vendredi 9 décembre 2022 - Xavier Chevallier - Professeur d’histoire-géographie au lycée Mabillon, président de la Société d’histoire des Ardennes
Le congrès de Rethel (1931) : avant-garde pacifiste ou avant-goût de la Collaboration ?
Lors de l’été 1931, dans un Rethel qui s’est reconstruit sur ses cendres, plusieurs associations de jeunesse françaises et allemandes se sont rencontrées pour échanger leurs opinions et « créer du lien » pour construire une Europe pacifiée. Se voulant respectueux de toutes tendances politiques et confessions religieuses, les organisateurs avaient une volonté d'apprendre de l'autre pour mieux se comprendre, et ce, dans un contexte économique et politique qui ne cesse de se dégrader. Jetons la lumière sur cet événement ardennais dont les tenants et les aboutissants pourront en surprendre plus d'un.
• Vendredi 13 janvier 2023 - Brigitte Prévot - Maître de conférences en littérature médiévale, diplômée de l’École pratique des hautes études
Belval, une abbaye prémontrée en Argonne ardennaise
Belval-en-Dieulet fut une des premières abbayes à rejoindre l’ordre de Prémontré. Elle connut rapidement un rayonnement important, comme en témoignent la fondation de plusieurs abbayes-filles, les magnifiques manuscrits médiévaux réalisés dans son scriptorium ou encore la qualité et l’étendue de son patrimoine foncier. Si l’église abbatiale a été détruite après la Révolution, le bâtiment conventuel du XVIIIe siècle a été sauvegardé, de même qu’une bâtisse comportant des vestiges médiévaux. Quant à la forêt de l’abbaye, elle est aujourd’hui propriété de la Fondation Sommer.
• Vendredi 3 février 2023 - Manuel Tejedo Cruz - Administrateur de la Société d’histoire des Ardennes
Les Sommer
Depuis 1880, le nom des Sommer est lié aux Ardennes et en particulier à la ville de Mouzon. Alfred le patriarche a créé l’usine de feutre, qui fut reprise et développée par son fils Roger, également pionnier de l’aviation naissante. Ensuite, ses trois fils eurent chacun un parcours particulier mais célèbre. François l’entrepreneur, compagnon de la Libération, amoureux de la nature, s’est associé avec Pierre l’industriel et ils ont créé l’empire du revêtement qui porte leur nom. Raymond préféra l’aventure, pilote automobile international pendant dix-huit années, il remporta entre autres deux fois de suite l’épreuve mythique des 24 heures du Mans.
• Vendredi 10 mars 2023 - Caroline Trémeaud - Responsable de la cellule archéologique départementale des Ardennes
« Peu vues, enfin reconnues » : la place des femmes dans les sociétés des âges du Bronze et du Fer
À travers l’étude des données archéologiques, l’objectif sera de présenter ce que l’on sait de la place des femmes et des hommes dans les sociétés des âges du Bronze et du Fer. Les femmes ont-elles été les égales des hommes ? Il s’agit de démêler mythe et réalité archéologique pour tenter de répondre à cette question et, en réalité, remettre en perspective notre approche des sociétés anciennes et, pourquoi pas, de notre monde actuel...
• Vendredi 7 avril 2023 - Actualité de la recherche universitaire sur l’histoire des Ardennes. Présentation des travaux de trois étudiants de Sorbonne Université :
- Le pouvoir dans le couvent des Sépulcrines de Charleville aux XVIIe et XVIIIe siècles, par Héloïse Georget (Master 1)
- Les armuriers de Charleville au XVIIIe siècle, par Benoît Suilliot (Master 1)
- Les prisonniers de guerre dans le département des Ardennes sous la Révolution et l'Empire, par Mathilde Prez (Master 2)
• Vendredi 26 mai 2023 - Pascal Sabourin - Administrateur de la Société d’histoire des Ardennes
La comtesse Sibille de Porcien en son temps (v. 1070-1134)
En 1087-88, Sibille, héritière du comte Roger II de Porcien, est donnée comme épouse à Godefroid, héritier du comté de Namur. Mais « comme le devoir conjugal n’était pas accompli avec autant d’intensité qu’elle le voulait » (Guibert de Nogent), elle se réfugie dans les bras d’Enguerrand de Boves. Après le décès d’Enguerrand et le passage de deux autres amants, elle termine sa vie auprès de son cousin Godefroid de Ribemont, à qui elle a apporté ses terres ancestrales. À travers cette personnalité haute en couleur, c’est toute une société qui se révèle, dans ses multiples facettes ; c’est aussi, indirectement, une recomposition géopolitique qui s’opère dans la région ardennaise ; enfin, c’est une « légende noire » fabriquée autour de la femme « immorale » par la plume d’érudits du XIXe siècle.
• Vendredi 9 juin 2023 - Léo Davy - Conservateur du patrimoine, directeur des archives départementales des Ardennes
Classer et valoriser un fonds d’archives d’érudit : l’exemple de la collection Descharmes
Cotée en sous-série 2J, la collection Descharmes présente un caractère extrêmement hétérogène et éclectique puisqu’elle contient des documents allant du XIVe siècle au XXe siècle. Les thèmes qu’elle rassemble s’apparentent aussi bien à l’histoire de familles et des communes ardennaises qu’à la passion qu’entretint son propriétaire, René Descharmes (1881-1925) issu d’une famille de la notabilité carolopolitaine, pour la vie et l’œuvre de Gustave Flaubert. Entré aux archives départementales en 1968 grâce aux héritiers de l’érudit, le fonds a fait l’objet d’un nouveau classement qui offre à la fois l’occasion d’évoquer le travail de l’archiviste et de suggérer aux chercheurs de nouvelles pistes à la lumière des découvertes réalisées.
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• Vendredi 8 octobre 2021 - Xavier Chevallier - Professeur d’histoire-géographie au lycée Mabillon, président de la Société d’histoire des Ardennes Exceptionnellement à 18h15.
La bataille de Sedan (31 août - 1er septembre 1870)
La bataille de Sedan a été longtemps le symbole de la chute d’un empire et de la renaissance de la République française, mais aussi celui d’une défaite cruciale menant à la perte de l’Alsace-Moselle. Cet événement militaire est également un bon exemple des changements stratégiques et techniques au sein des armées modernes au cours du XIXe siècle, ainsi qu’un élément de basculement non négligeable au niveau de la géopolitique européenne. Il nous paraît donc intéressant de mettre en perspective cette suite d’actes militaires pour en aborder tous les aspects et tous les espaces, et ce, à toutes les échelles.
• Vendredi 19 novembre 2021 - Antony Dussart -Professeur d’histoire-géographie, vice-président de la Société d’histoire des Ardennes, auteur d’une biographie de Léon Dupont parue en 2021
Léon Dupont, un populiste ardennais
Léon Dupont est une personnalité complexe. Véritable agitateur politique au cœur du pays de Rethel puis de la France, entre 1928 et 1957, il a fait de la défense des paysans et de la terre un leitmotiv tout au long de ses multiples combats professionnels et électoraux. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il adhère au mouvement gaulliste du RPF ardennais en 1947, avant de s’engager au sein du mouvement de Pierre Poujade pour en être l’une des figures en France. Exclu du mouvement poujadiste, il crée un journal d’extrême droite, Chevrotine, à travers lequel il exprime une pensée nationaliste, antisémite et raciste. Cet homme haut en couleur, par son style, par sa gouaille, surveillé par les renseignements généraux, se voyait en homme providentiel, celui du monde agricole.
• Vendredi 3 décembre 2021 - Marc Barreaud - Docteur en histoire, auteur du livre Les grandes heures du football ardennais, à paraître en 2021
De flamme et de sueur : un siècle de football dans les Ardennes industrieuses
Initiée dans les Ardennes, voici plus de cent ans, par la bourgeoisie et la jeunesse du cru, la pratique du football devint dès les années folles l’objet d’une passion populaire durable. Avant de se perdre dans les brumes de la mondialisation, les laborieuses cités qui jalonnent le cours du fleuve Meuse furent, de Mouzon à Vireux en passant par Charleville, Braux ou Revin, le théâtre de brillantes réussites sportives pouvant symboliser les illusions de l’entre-deux-guerres et la prospérité des Trente Glorieuses, au fil desquelles les immenses succès de l’Union Athlétique de Sedan-Torcy marquèrent l’acmé du modèle, longtemps pertinent, du football ouvrier.
• Vendredi 21 janvier 2022 - Bernadette Chaignet-Sortais - Titulaire d’un DEA en histoire de l’art, archiviste, recenseur des monuments historiques et inspecteur des sites pour la région Haute-Normandie
Des nouvelles de Jean-Baptiste Couvelet
Cette conférence présentera le résultat de recherches récentes sur l’œuvre de Jean-Baptiste Couvelet ; l’influence déterminante de son ami Jean-Baptiste Ponce Lambert, miniaturiste méconnu d’origine ardennaise, et le recensement de 137 œuvres maintenant identifiées ou attestées, majoritairement des portraits en grand et moyen format ou des portraits miniatures, mais aussi les commandes de la ville de Mézières ainsi que quelques paysages et allégories. L’analyse de ces œuvres permet-elle d’en savoir un peu plus sur l’artiste ? En quoi s’inscrit-il dans le mouvement artistique de son époque et en quoi s’affranchit-il des codes ?
• Vendredi 25 février 2022 - Manuel Tejedo Cruz - Administrateur de la SHA
Les carnets du lieutenant Lallemand
Le lieutenant Jean Lallemand, jeune prêtre, est mobilisé dès le 23 août 1939 et affecté comme officier de liaison auprès de l’état-major du 136e régiment d’infanterie de forteresse au casernement de Mouzon. Le 10 mai 1940, au premier jour de l’attaque allemande, le lieutenant transcrit sur deux carnets les événements qu’il vit avec ses compagnons d’armes. Jour après jour, jusqu’au 23 juin, les combats et les souffrances des hommes sont relatés. Le calvaire de ces hommes est décrit avec maints détails. Parfois privés d’eau ou à la recherche de munitions, ils durent combattre jusqu’à l’ordre de reddition. Non, le soldat français de 1940 n’a pas démérité.
• Vendredi 18 mars 2022 - Jean-François Saint-Bastien - Administrateur de la SHA
Un patrimoine fragile : les tombes et monuments dans les Ardennes des soldats morts pour la patrie en 1870
La guerre de 1870 marque un changement dans la manière de considérer les défunts en général et les corps des soldats en particulier ainsi que leur dévolution. Le concept d’hommage et de commémoration des soldats morts pour la Patrie émerge alors. À l’issue de la guerre, Etat et communes ont érigé des monuments aux morts et assuré la protection des tombes des soldats. Comme un nombre important de tombes de cette époque, ces éléments tendent à disparaître, effaçant ainsi cette mémoire particulière. C’est l’évocation de ce patrimoine mémoriel fragile qui vous est proposée.
• Vendredi 29 avril 2022 - Jean-Louis Michelet – Historien spécialiste de la résistance pendant la première guerre mondiale, auteur des Agents des missions spéciales 1914-1918
La première mission spéciale à la ferme du Grand Douaire
Mi-septembre 1914, une compagnie arrive à Beaulieu et se cache aux environs de la ferme du Grand Douaire. Elle réussit à contacter l'armée française, à recevoir un agent déposé par avion avant de se rendre à l'occupant, deux mois et demi après être arrivée. Qui étaient ces soldats et leur capitaine ? Comment sont-ils arrivés à Beaulieu ? Comment se sont-ils rendus, selon l'armée et selon la population locale ? Quels contacts ont été établis avec le GQG de l’armée française ? Comment cette histoire a-t-elle provoqué l'organisation de la première mission spéciale ? Qui en étaient les participants ? Les sources de certains faits oubliés ou méconnus seront indiquées.
• Vendredi 20 mai 2022 - Anne François - Professeure agrégée d’histoire-géographie, docteure en histoire contemporaine et Philippe Moyen - Professeur agrégé d’histoire-géographie
« L’Exode à rebours » : revenir dans les Ardennes à l’heure nazie en 1940
En mai 1940, la quasi-totalité de la population ardennaise fuit l’invasion allemande. Près de 300 000 personnes se retrouvent sur les routes de l’Exode en direction du sud et des départements d’accueil de l’Ouest. Après l’armistice, l’instauration de la zone interdite hypothèque le retour des exilés. Sous l’influence de certains géographes allemands, les Ardennes sont en effet devenues un espace germanique à nazifier.
Nota: Cette conférence remplace celle initalement prévue le même jour avec Marie-France Barbe et Pierre Roger sur la guerre de Trente Ans et la bataille de Rocroi.
• Vendredi 17 juin 2022 - Loïc Delafaite - Professeur certifié en allemand, diplômé en Master 2 Textes, littératures et représentations, citoyen d’honneur de la commune de Rimogne
Huit siècles ardoisiers à Rimogne : des cisterciens aux ingénieurs
L’histoire de l’extraction de l’ardoise à Rimogne est ancienne, riche et s’étend officiellement de 1158 à 1971, soit un peu plus de huit siècles. L’établissement des abbayes cisterciennes de Signy, Foigny et Bonnefontaine en marque la naissance ; l’installation de riches entrepreneurs de Charleville et de l’Aisne en marque le renouveau et la venue des ingénieurs des mines de charbon en marque l’apogée. Si ces époques semblent bien délimitées, comment ont-elles été chacune porteuse de leur propre développement et de leur propre déclin ?
En cette rentrée 2020-2021, nous vous proposons un cyle 1870 en partenariat avec les musées de Charleville-Mézières. Le programme est téléchargeable ici:
CYCLE 2019-2020: Le programme complet des conférences et sorties de la Société d'histoire des Ardennes est disponible et peut être téléchargé en cliquant sur l'icône:
Voir aussi la rubrique Actualités de notre site pour le compte rendu des conférences.
• Vendredi 13 septembre 2019 - Odile Jurbert - Conservateur honoraire du patrimoine
Antoine de Croÿ, prince de Porcien (1539-1567) : un héros méconnu de la Réforme en Champagne
Antoine de Croÿ ne reste plus guère dans les mémoires que sous les traits que lui a forgés la propagande catholique de son temps reprise par l’historiographie du XIXe siècle. De récentes recherches le font pourtant apparaître comme une personnalité attachante de stature européenne. Issu d’un grand lignage, bénéficiaire de la politique patrimoniale de ses parents, Antoine de Croÿ voit son mariage avec une cadette de la prestigieuse maison de Clèves lui faciliter la création d’une principauté stratégique sur la frontière. Calviniste convaincu, il diffuse activement le protestantisme et s’engage dans la première guerre de religion. Sa mort prématurée ruine une œuvre en devenir.
• Vendredi 11 octobre 2019 - Line Pastor - Responsable d'opérations à la cellule archéologique départementale des Ardennes
Vallus : l'Ardenne belge et française, territoire d'origine de la moissonneuse gauloise
En 2013, lors d’une fouille réalisée à Warcq et portant sur la pars rustica d’une villa romaine, la cellule archéologique des Ardennes a mis au jour un ensemble d’outils qui pourraient être les premiers objets connus liés à l’ancêtre gaulois de la moissonneuse, le vallus. Cette découverte rare mérite d’être partagée avec le plus grand nombre via des actions de valorisation et d’expérimentation. C’est l’objet du micro-projet Interreg intitulé « VALLUS : l’Ardenne belge et française, territoire d’origine de la moissonneuse gauloise » et financé par le Fonds européen de développement régional.
Nota: Cette conférence remplace celle initalement prévue le même jour avec Bernard Lambot sur les conducteurs de char et cavaliers gaulois.
• Vendredi 22 novembre 2019 - Christian Camuzeaux - Docteur en pharmacie, administrateur de la Société d’histoire des Ardennes
Une abbaye cistercienne au XVIIIe siècle : riche ou pauvre ?
L’abbaye de La Valroy (1147-1791) à Saint-Quentin-le-Petit était une abbaye dans la moyenne basse des monastères de l’ordre cistercien. Un inventaire complet du milieu du XVIIIe siècle nous est parvenu et nous permet de nous faire une idée, non seulement des possessions et revenus de l’abbaye mais aussi de son cadre intérieur car il contient aussi bien les petites cuillères que les livres, les tableaux que… les armes. Les moines vivaient-ils dans un environnement luxueux ou dépouillé ? À découvrir.
• Vendredi 6 décembre 2019 - Alain Tourneux - Conservateur en chef du patrimoine honoraire, directeur des musées de la ville de Charleville-Mézières de 1980 à 2015.
Il y a vingt-cinq ans un nouveau musée ouvrait place Ducale
En octobre 1994, un nouveau musée ouvrait ses portes dans le cœur historique de Charleville-Mézières ; 25 ans plus tard il paraît important d’en rappeler la genèse et d’évoquer ce qui a alors constitué l’un des grands projets du chef-lieu. Musée d’archéologie, d’art et d’histoire faisant également place aux arts et traditions populaires, le nouvel établissement a alors permis de donner vie à des collections qui pour certaines n’étaient plus présentées depuis plusieurs décennies. Dans d’autres domaines, en archéologie par exemple, ce sont plus de trente années de fouilles récentes qui ont ainsi été révélées au public, mettant en avant des sites de première importance et des objets prestigieux. Enfin, une intense politique d’acquisitions effectuées sur une quinzaine d’années a permis de donner encore plus de sens au musée de l’Ardenne, appellation dont les contours méritent d’être mieux expliqués.
• Vendredi 24 janvier 2020 - Laurence Coutant - Docteur en sciences économiques
Une vallée qui ne déboulonne pas : la Semoy, un patrimoine productif entré dans l’économie mondiale en toute discrétion
Spécialisées dans le travail des métaux, les Ardennes sont touchées de plein fouet par la crise de la métallurgie dès les années 1975 plongeant le département dans un contexte économique difficile. Or, la vallée de la Semoy comptabilise encore plus d’une trentaine d'entreprises du secteur métallurgique. Traversées par les guerres et crises qui ont conduit le département à son déclin, ces entreprises font preuve d'une vitalité à toute épreuve. Le contraste entre l’évolution de cette vallée et le reste du département nous a incitée à chercher quels sont les ressorts spécifiques de sa réussite et comment ce noyau peut trouver sa place dans l’avenir industriel français.
• Vendredi 7 février 2020 - Jean Diel - Agrégé de géographie, vice-président des éditions Terres ardennaises
Le monnayage des principautés ardennaises aux XVIe et XVIIe siècles (Sedan, Arches, Château-Regnault, Cugnon)
Entre 1577 et 1656, les quatre principautés ardennaises procédèrent à l’émission de monnaie. Les premières émissions étaient destinées à la circulation dans les principautés elles-mêmes mais, assez rapidement, la monnaie devint une source de revenus pour les princes. Les quantités de pièces frappées n’eurent alors plus aucun rapport avec les besoins de ces minuscules États et les monnaies de cuivre, qui assuraient les meilleurs profits représentèrent l’essentiel des fabrications, inondant les territoires voisins. Après de multiples ordonnances de décri de la part des autorités monétaires des pays touchés par ces monnaies frauduleuses, la fabrication cessa, soit par la perte d’indépendance des principautés ardennaises, soit par l’intervention de la maréchaussée comme à Charleville en 1656.
• Vendredi 13 mars 2020 - François Guérin - Historien, spécialiste du Rethélois
Mazarin et Rethel
La vie du cardinal Mazarin qui a donné son nom à la ville de Rethel pendant 126 ans mérite que l’on se penche sur son destin particulier tout en sachant que bien des obscurités demeurent. Il fut l’un des artisans les plus convaincus de la grandeur française du XVIIe siècle. Héritier spirituel de Richelieu, il fut souvent décrié en tant que premier ministre et le drame de la Fronde prévu et espéré par les Espagnols mit en péril la monarchie elle-même. Cette période trouble a particulièrement touché notre région.
• Vendredi 3 avril 2020 - Xavier Chevallier - Professeur d’histoire-géographie au lycée Mabillon, vice-président de la Société d’histoire des Ardennes
Le congrès de Rethel (1931) : avant-garde pacifiste ou avant-goût de la Collaboration ?
Lors de l'été 1931, dans un Rethel qui s’est reconstruit sur ses cendres, plusieurs associations de jeunesse françaises et allemandes se sont rencontrées pour échanger leurs opinions et « créer du lien » pour construire une Europe pacifiée. Se voulant respectueux de toutes tendances politiques et confessions religieuses, les organisateurs avaient une volonté d'apprendre de l'autre pour mieux se comprendre, et ce, dans un contexte économique et politique qui ne cesse de se dégrader. Jetons la lumière sur cet événement ardennais dont les tenants et les aboutissants pourront en surprendre plus d'un.
• Vendred 15 mai 2020 - Marie-France Barbe - Historienne spécialiste de l’histoire militaire de Rocroi, et Pierre Roger – Historien spécialiste de la guerre aérienne pendant la deuxième guerre mondiale
La guerre de Trente Ans et la bataille de Rocroi
Par leur position à cheval sur la frontière entre le royaume de France, les Pays-Bas espagnols et le duché de Lorraine, les territoires et les populations de notre actuel département subissent de plein fouet toutes les violences de la guerre de Trente Ans (1618-1648), premier conflit européen d’envergure, qui connaît une bataille majeure à Rocroi. Pour quelles raisons les célèbres tercios viejos espagnols ont-ils subi une telle défaite ce 19 mai 1643 ? Le jeune et impétueux duc d’Enghien, chef de l’armée de France, est secondé par Gassion et Sirot, qui appliquent de nouvelles stratégies militaires préconisées par Gustave II de Suède et Maurice de Nassau.
• Vendredi 5 juin 2020 - Antony Dussart - Professeur d’histoire-géographie, vice-président de la SHA
Léon Dupont, un populiste ardennais
Léon Dupont est une personnalité complexe. Véritable agitateur politique au cœur du pays de Rethel puis de la France, entre 1928 et 1957, il a fait de la défense des paysans et de la terre un leitmotiv tout au long de ses multiples combats professionnels et électoraux. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il adhère au mouvement gaulliste du RPF ardennais en 1947, avant de s’engager au sein du mouvement de Pierre Poujade pour en être l’une des figures en France. Exclu du mouvement poujadiste, il crée un journal d’extrême droite, Chevrotine, à travers lequel il exprime une pensée nationaliste, antisémite et raciste. Cet homme haut en couleur, par son style, par sa gouaille, surveillé par les renseignements généraux, se voyait en homme providentiel, celui du monde agricole.